L’accouchement est souvent perçu comme une expérience exclusivement maternelle. Cependant, la perspective du père, souvent reléguée à l’arrière-plan, mérite aussi d’être explorée. Plongez dans le récit de Jonathan, un père de deux enfants, qui partage ses expériences uniques lors des accouchements de son épouse, Marie. De l’attente anxieuse à l’émerveillement de la naissance, découvrons comment un père peut vivre ces moments intenses.
La préparation inconnue
Jonathan commence par expliquer que la préparation à l’accouchement était pour lui un territoire inconnu. Bien qu’il ait suivi des cours de préparation avec Marie, il se sentait plus comme un spectateur qu’un acteur. « J’avais l’impression de regarder une vidéo YouTube, » confesse-t-il. L’aspect théorique ne l’aidait pas à anticiper les émotions fortes qu’il allait ressentir. Pour Jonathan, la grossesse et l’accouchement étaient abstraits jusqu’à ce qu’il voit son premier enfant, Maé, lors d’une échographie, ce qui a rendu la situation bien plus concrète.
L’accouchement en milieu hospitalier
Le premier accouchement de Marie a eu lieu à la clinique. Jonathan décrit cette nuit comme un mélange d’anticipation et de déni. « Je savais que c’était imminent, mais en même temps, l’imminence me semblait lointaine, » raconte-t-il. Une fois à l’hôpital, il se sentait impuissant, comparant son rôle à celui de quelqu’un qui porte les bagages à l’hôtel. Il a été confronté à des décisions comme la péridurale, où la pression de l’équipe médicale a précipité le choix.
Pendant le travail, Jonathan se souvient d’avoir été paralysé par l’intensité des contractions de Marie, sans savoir comment la soutenir. « Je n’avais pas les bons mots, » dit-il, exprimant un sentiment d’impuissance qui l’a marqué longtemps après. L’accouchement de Maé, bien que réussi, a été un moment de stress intense pour Jonathan, qui a longtemps hésité à revivre cette expérience.
La transformation de la paternité
Le deuxième accouchement de Marie, Lou, a été radicalement différent. « L’avoir déjà vécu une fois m’a mieux préparé, » explique Jonathan. Cette fois, l’accouchement a eu lieu dans la voiture, ce qui a changé la dynamique. L’urgence de la situation a forcé Jonathan à prendre une part active, puisque Marie a donné la vie dans sa voiture, sur le chemin de la maternité. « Je n’étais plus un spectateur, » dit-il avec fierté. Cette expérience a été marquée par une implication plus directe et une meilleure compréhension de son rôle.
L’émotion de la rencontre
L’instant de la naissance est décrit comme un moment de pure émotion pour Jonathan. « Je fonds en larmes, » avoue-t-il. La vue de son bébé, plus gros que prévu, a déclenché une vague de sentiments qu’il n’avait pas anticipée. C’est à ce moment-là qu’il a vraiment ressenti le poids de la paternité, un rôle qu’il a embrassé pleinement. « C’est aussi mon bébé, » dit-il, soulignant l’instinct protecteur qui s’est éveillé en lui.
Le récit de Jonathan offre une perspective rare sur le rôle du père pendant l’accouchement. De l’impuissance à l’implication active, son parcours illustre comment la paternité se transforme à travers l’expérience de l’accouchement. Ce n’est pas seulement un moment de naissance pour l’enfant et la mère, mais aussi un moment de naissance pour le père, qui découvre et redéfinit son rôle dans la vie de sa famille. La préparation, l’anticipation, et surtout, l’acceptation de son impuissance initiale, puis de son rôle actif, sont des étapes cruciales dans cette transformation.
Retrouvez son témoignage en intégralité :