Episode 68 : Ombeline – Un accouchement entre infantilisation, expression abdominale et instrumentalisation

Ombeline, jeune maman de 20 ans, partage son expérience d’accouchement traumatisante marquée par des violences obstétricales et un manque d’accompagnement. Son récit met en lumière l’importance du respect et de la bienveillance pendant ce moment crucial.

Une grossesse surprise et un début de travail complexe

Initialement effrayée par l’idée d’accoucher, Ombeline tombe enceinte par surprise à 19 ans. Après avoir choisi de garder l’enfant, ses craintes concernant l’accouchement s’estompent paradoxalement. La grossesse débute difficilement avec des nausées importantes pendant le premier trimestre, et elle peine à créer un lien émotionnel avec son bébé. À 36 semaines, sa sage-femme l’encourage à se mobiliser pour éviter un dépassement de terme, mais malgré ses efforts, le travail ne se déclenche qu’à son terme.

Le travail commence par des contractions régulières, mais peu efficaces sur le col. Après 24 heures de contractions douloureuses, épuisée, Ombeline obtient finalement une péridurale. Cette dernière permet une progression rapide de la dilatation, passant de 1 à 10 cm en quelques heures.

Des violences obstétricales lors de l’expulsion

La phase d’expulsion se révèle particulièrement traumatisante. L’équipe médicale, notamment la gynécologue, adopte une attitude infantilisante et dégradante envers la jeune mère. Malgré son épuisement après plus de 30 heures sans véritable repos, on lui reproche de mal pousser. La sage-femme pratique une expression abdominale (technique désormais interdite), appuyant violemment sur son ventre.

Face aux difficultés d’expulsion et à une baisse du rythme cardiaque du bébé, l’équipe décide d’utiliser une ventouse, sans demander le consentement d’Ombeline ni lui expliquer la procédure. L’extraction est particulièrement violente et effrayante pour la jeune mère. Après la naissance, la gynécologue refuse d’attendre que la péridurale soit réactivée pour la suture, procédant aux points malgré la douleur.

Une séparation précoce et des séquelles durables

Le nouveau-né, en détresse respiratoire, est immédiatement transféré en néonatologie sans qu’Ombeline puisse véritablement faire sa connaissance. Elle ne peut le voir que plusieurs heures après la naissance, créant une rupture dans le processus d’attachement. Cette séparation précoce, combinée au traumatisme de l’accouchement, influence significativement le développement du lien mère-enfant. Ombeline avoue avoir mis 11 jours avant de ressentir de l’amour pour son fils, s’occupant de lui de manière mécanique dans l’intervalle.

Le bébé reste trois jours en néonatologie, période pendant laquelle les parents ne reçoivent que peu d’informations et d’accompagnement. Cette expérience laisse des séquelles durables : quatre ans et demi après les faits, Ombeline reste marquée par ce traumatisme et appréhende l’idée d’une seconde grossesse.

Bien qu’elle ait envisagé de porter plainte et ait récupéré son dossier médical, elle n’a finalement pas entrepris de démarches juridiques, tout en s’assurant de partager son expérience pour mettre en garde d’autres futures mères contre cet établissement.

Retrouvez son histoire juste ici :

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