Mathilde partage son expérience de deux accouchements très différents : une première naissance prématurée à 33 semaines suivie d’une seconde naissance physiologique à terme. Son témoignage illustre le parcours émotionnel des parents d’enfants prématurés et la possibilité de vivre une expérience réparatrice lors d’un second accouchement.
Une première naissance marquée par l’urgence et la prématurité
La première grossesse de Mathilde se déroule sans complication majeure jusqu’à 33 semaines. La veille de l’accouchement, elle fait encore des photos de grossesse à la plage. Tout bascule quand elle perd les eaux de manière inattendue. Rapidement hospitalisée, elle vit un accouchement précipité avec une péridurale qui ne fonctionne que partiellement. Son fils Charlie naît en siège, nécessitant une prise en charge immédiate en service de néonatologie.
S’ensuit un mois d’hospitalisation entre deux établissements, une période marquée par les hauts et les bas caractéristiques de la prématurité : bradycardies, difficultés d’alimentation, monitoring constant. Cette expérience, que Mathilde compare à un « accident de la vie », laisse des traces psychologiques importantes, notamment une forte culpabilité qu’elle mettra du temps à surmonter grâce à une thérapie et son engagement dans l’association SOS Préma.
Une seconde grossesse sous le signe de la préparation
Désireuse d’avoir un deuxième enfant mais marquée par son expérience précédente, Mathilde aborde sa seconde grossesse différemment. Elle bénéficie d’un suivi plus poussé avec des échographies mensuelles et des prises de sang régulières. Elle se prépare activement à travers différentes approches : haptonomie, hypnose, danse prénatale. Chaque étape est vécue comme un cap à franchir, particulièrement les 33 semaines, date de la précédente naissance prématurée.
Cette fois-ci, la grossesse va à terme et l’accouchement se déroule de manière physiologique. Malgré l’indisponibilité de la salle nature initialement prévue, Mathilde parvient à vivre un accouchement naturel, sans péridurale, en position accroupie. Sa fille Madeleine naît à 38 semaines et 3 jours, en pleine santé, et peut être immédiatement placée en peau à peau.
Un parcours de guérison et d’engagement
Cette seconde naissance agit comme une expérience réparatrice pour Mathilde, lui permettant de se réconcilier avec son corps et ses capacités. Néanmoins, l’expérience de la prématurité continue d’influencer sa parentalité, se traduisant par une certaine hypervigilance et un fort désir de protection envers ses enfants.
Cette expérience l’a également poussée à s’engager auprès d’autres parents d’enfants prématurés. Elle devient bénévole pour l’association SOS Préma et écrit un livre témoignage qui aborde non seulement l’hospitalisation mais aussi l’après-retour à la maison, une période souvent négligée dans la littérature sur le sujet.
Son histoire souligne l’importance d’un accompagnement adapté pour les parents d’enfants prématurés, tant pendant l’hospitalisation qu’après le retour à domicile. Elle met également en lumière la possibilité de vivre un accouchement physiologique après une naissance prématurée, à condition d’être bien accompagnée et préparée. Son témoignage offre espoir et ressources aux parents confrontés à la prématurité, tout en rappelant l’importance du soutien communautaire dans ces situations particulières.
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